Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

On vous l'a dit mille fois : ne culpabilisez pas !

Ah cette bonne vieille culpabilité,  on se demande quelquefois si elle a une utilité  !  En plus  ils sont  si nombreux à nous  encourager à ne pas culpabiliser... Mais pouvons-nous faire autrement  ?  Et qu'est-ce que la culpabilité ? C'est la question du jour,  comme d'habitude vous me direz ce que vous en pensez.
Est-il possible de ne pas culpabiliser ?  J'ai bien l'impression que non, pour une raison ou une autre, secrètement ou ouvertement nous nous culpabilisons énormément. Ce sentiment  prend racine dans l'enfance,  il a accompagné  l'auto-dénigrement qui nous a permis de survivre au fait que nos parents ne pouvaient ou ne voulaient pas combler tous nos besoins.
En effet, il était moins douloureux de penser que nous n'étions pas "acceptables" en tant qu'individus, que quelque chose n'allait pas chez nous, que le comportement de nos parents étaient justifiés par une telle "mauvaise" attitude, plutôt que d'accepter la réalité bien trop périlleuse et bouleversante. 
Le refoulement nous a sauvé la vie, et les mécanismes de défenses qui nous ont permis de  protéger nos parents par necessité vitale sont toujours à l'oeuvre aujourd'hui.
A bien y réfléchir n'entendez-vous jamais la voix de la dévalorisation ? "Je suis nul, je n'y arriverai jamais, je n'ai pas confiance en moi, je ne vaux rien, je suis incompétent etc."
C'est l'enfant en vous qui essaie de se protéger contre des moulins à vent, le danger n'existe plus, mais le comportement d'adaptation est resté, il tourne dans le vide et nous encombre !
La culpabilité fait partie de ses défenses mise en place pendant la période de l'enfance. Observant les effets néfastes sur l'individu de la culpabilisation, j'ai pensé à un moment donné qu'une petite dose de culpablité interne nous signalait que nous n'étions pas en cohérence avec nous mêmes. Le problème c'est que la culpabilité ne sert à rien, à forte dose ou à faible dose, elle ne nous permet pas d'agir rationnellement.
Qu'est-ce qui pourrait être rationnel ? Je commets une erreur, je la reconnais, j'écoute la personne blessée au mieux de mes possibilités, je mets en place un processus de réparation si le besoin s'en fait sentir.
Quand je culpabilise, je me paralyse, et ne vois aucune solution, je me focalise sur le fait que c'est de ma faute, je me victimise ce qui lasse la personne blessée (je l'ai remarquée bien souvent quand les parents que je vois en stage parlent de leurs propres parents), je tourne en rond dans la plainte, le pire c'est que je peux vraiment en faisant quelques efforts ;-)))) devenir victime à la place de la victime !
Je peux également cacher mon erreur, me faire passer pour quelqu'un d'autre, me défendre à l'excés !
Vous voyez ce que je veux dire, la culpabilité est un véritable poison, elle nous fait penser que nous ne sommes pas acceptables tels que nous sommes, qu'il est impossible de commettre des erreurs, que nous serons rejetés si nous n'agissons pas conformément aux attentes de l'autres, que nous serons aimés et acceptés au contraire si nous nous plions à ses attentes. Tout cela c'est un héritage de notre enfance, un très lourd héritage qui nous handicape parfois toute notre vie.
La culpabilité est une défense qui s'est mise en place très tôt, dès le moment où nous avons été capable de nous différencier de notre mère autour de dix huit mois, nous nous sommes forgés des sentiments à propos de nous mêmes en fonction des réactions des adultes qui prenaient plus ou moins soin de nous.
Alors ne pas culpabiliser c'est pratiquement impossible, mais la prochaine fois que cela vous arrivera (en me lisant par exemple ;-)))))) essayez de vous souvenir que la culpabilité est un énorme piège, mais c'est une pure illusion, le danger n'existe plus, et surtout n'oubliez pas que cela n'empêche pas un processus de réparation, de reconnaissance.
N'est-ce pas cela que nous attendons de la part des personnes qui nous ont blessé, simplement de la reconnaissance pour ce que nous avons subi et un dédommagement, la culpabilisation et la victimisation de l'autre n'apporte rien !
Et encore une fois, vous êtes simplement parfaits tel que vous êtes, ce sont les souffrances que vous avez subies qui vous éloignent de vous mêmes !
Qu'est-ce que vous en pensez, vous sentez-vous capable de reconnaitre, de réparer plutôt que de culpabiliser ?

Bonne journée à tous.

Catherine Dumonteil Kremer






Retour à l'accueil

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

À propos


Voir le profil de sur le portail Overblog

Commenter cet article

S
Bonjour, je vis probablement cette culpabilité depuis que je suis enfant depuis que je suis maman je me suis rendue compte combien c'était naturel de frapper de hurler mais ce sentiment de culpatibilité m'a rendu malade et j'ai chercher à comprendre, et voilà maintenant que j'ai tout compris mon fils à trois ans et 1 mois et ma fille à 22 mois, et j'ai tout fout sur toute la ligne je me sens si mal car je suis une maman monstre, et c si dure de se battre contre un corp qui souffre pour ne pas faire souffrir, mes pauvres bb, ma fille a toujours souffert même dans mon ventre je commence ma térapie demain mais je n'arrive plus à vivre car je ne peux pas comprendre comment j'ai pu faire souffrir c petis trésors je suis si mal pour eux
Répondre
O
je suis touchée par cet article sur la culpabilité, il me parle, me remue et l'associer à la compassion comme dans la cnv de rosenberg...je trouve cela génial et troublant  de voir que nous nous débattons tous et toutes avec le smêmes demons...
Répondre
L
Et puis merci pour avoir grossi la police des commentaires.
Répondre
L
La culpabilité... Un fléau, une source de souffrance... Chacun de nous y réagira de façon différente en fonction du poids de cette culpabilisation consciente ou inconsciente que nous ont fait subir nos parents. Mais justement je crois qu'il faut aussi repérer les situations de culpabilisation car certains savent en jouer. Je ne suis pas si sûre que le sentiment de culpabilité conduit inévitablement à la victimisation, mais par contre il expose à une plus forte réception à la culpabilisation. Cette nuance établie, je pense aussi que la culpabilité n'aide pas à avancer, mais nous bloque. L'identifier, en identifier les causes peut enfin nous apprendre à nous libérer. Il reste que, comme tu l'écris, l'exercice est difficile et qu'il faut alors apprendre la patience.
Répondre
E
Bonjour,Au sujet de la culpabilité , je pense effectivement que c'est l'un des vestiges de notre enfance, mais ausi de notre culture. Peut être culpabilisons nous parce que nous sommes resté des enfants sur le point de vue de notre affectivité... Des adolescents à la limite qui n'ont pas beaucoup grandis. et nous le restons tant que nous n'avons pas confronté réellment l'autorité de nos parents, tant que nous ne contactons pas en nous notre liberté et souveraineté.Quant à la culture Judéo-Chrétienne, elle est basée sur ce principe de culpabilité.Amitié,Eugénie.
Répondre