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La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

Et si on apprenait à vivre ensemble !

... Et ne me dites pas que j'ai déjà écrit un article portant le même titre, ça pourrait bien être le cas d'ailleurs...

Alors quoi de nouveau ? Et bien hier, une fois n'est pas coutume j'ai parcouru le journal de la Caf, et j'y ai trouvé un article sur la séparation, d'ou le titre de mon billet d'humeur !

Ah la séparation !! Il faut en passer par là, c'est indispensable au risque de rendre notre enfant définitivement dépendant, le pire pourrait alors survenir...

On nous accorde quand même quelques mois de répis, la fusion c'est nécessaire les premiers mois seulement. Ensuite il faut s'habituer à se séparer, d'accord, ce n'est pas agréable, ni pour l'enfant, ni pour les parents, mais c'est ainsi il faut l'accepter. Je suis toujours très étonnée de lire ce genre d'article.

Nous sommes priés de faire rencontrer à nos enfants et ce dès le plus jeune âge, d'autres adultes et enfants. Si la mère ne peut se séparer c'est qu'elle accorde une place beaucoup trop grande à l'enfant, elle doit elle aussi travailler pour se séparer. Le père est vu comme le classique séparateur, rien de nouveau !

Cet article nous recommande de frustrer progressivement notre enfant, pour lui apprendre à attendre. L'exemple donné dans l'article est celui du biberon, "Au moment du biberon le faire attendre quelques minutes de plus, lui montrer le biberon, lui expliquer qu'il faut le faire chauffer..."

Le problème c'est qu'un bébé souffre quand il doit attendre, et pourquoi attendrait-il du reste. Pour une mise en scène, visant à lui enseigner quelque chose ? Je suis extrêmement inquiète que les parents lisent ce genre de littérature !

Ce qui m'a également heurté c'est le couplet sur les personnes d'origine étrangère qui elles ne sont pas habitués à se séparer d'un enfant si jeune, qui s'inquiètent pour lui, et qu'il faut par conséquent aider à se séparer.

En gros on leur enseigne à ne plus écouter leur ressenti de mère ! Quel dommage, et tout cela pourquoi ? Dans quel but ?

Pourquoi renoncer à ce qui est prévu par la nature pour la protection de notre enfant, et notre propre équilibre ? Pourquoi ce sacrifice ?

On semble croire qu'un enfant qui fusionne trop longtemps c'est un enfant qui ne saura pas se séparer, mais a-t-on fait l'expérience de cette fusion jusqu'au bout ?

Probablement pas, si nous l'avions expérimenté nous nous serions rendus compte que l'enfant se sépare, qu'il est programmé pour cela, et qu'il le fait d'autant mieux et avec d'autant plus de confiance en lui, qu'il a pu s'accrocher à ses parents et être reconnu dans ce besoin de base.

D'autre part grâce aux recherches sur le cerveau on sait maintenant que lorsqu'un enfant est stressé, ses glandes surrénales sécrètent du cortisol (une hormone qui a court terme aide à la gestion du stress), mais si la sécrétion de cette hormone dure, elle peut atteindre un seuil toxique, c'est ce qui se produit pour les personnes dépressives. La séparation entraîne un stress énorme pour l'enfant, la douleur qu'il traverse est à prendre très au sérieux, c'est une véritable détresse, car la situation ne correspond nullement à ses besoins vitaux. Les dommages sur son cerveau peuvent être irréparables.

"Des études menées sur des enfants de moins de cinq ans fréquentant la crêche ou l'école maternelle montrent que leur taux de cortisol augmente en journée. Dès que les enfants retrouvent leurs parents ce taux chute de façon spectaculaire.

Ces résultats sont inquiétants car ils montrent que les mécanismes de réponses au stress peuvent être hyperactifs dès le plus jeune âge."

Autre citation :"On commence à connaitre les répercussions de l'augmentation du taux de cortisol chez les enfants placés en crêche ou à la maternelle. Ainsi on observe que les enfants qui passent beaucoup de temps en garde dés le plus jeune âge ont, en grandissant, dés l'âge de deux ans des difficultés relationnelles avec leurs parents, ils sont plus agressifs et moins conciliants. Ceci est encore plus visible chez les bébés ayant été placés en garde au moins 20 heures par semaine la première année."

Ce que j'ai apprécié dans le chapitre de ce livre consacré à la séparation, c'est qu'il y est fait référence au cas d'un enfant de huit ans souffrant d'un placement prématuré en colonie de vacances. Jusqu'à quand l'enfant souffre-t-il de la séparation ? Observez-le, écoutez ce qu'il a à dire et vous aurez une réponse.

Ceci je l'ai trouvé dans un livre très intéressant "Un enfant heureux, faites des choix éducatifs avertis grâce aux récentes découvertes scientifiques" de Margot Sunderland.

 

Chez nous c'est Agathe, gardée à deux mois et demi, école maternelle à deux ans et demi, qui a eu le plus de difficultés à se séparer (pour aller dormir chez une copine par exemple), Coline un peu moins, Claire qui a je pense pu fusionner tout son soûl est très indépendante quand elle en ressent le besoin.

La séparation d'avec elle, et pour elle ne s'est nullement faite dans la souffrance, car c'est elle qui a choisi le moment.

Je ne veux pas détailler plus, mais quand même, si on apprenait à vivre ensemble, si on tentait de voir la vie avec nos enfants autrement ! Et quand il est impossible de rester avec nos petits pendant leurs premières années, si on partageait sur les solutions possibles pour aménager la séparation au mieux, et se préparer à écouter la souffrance de ces derniers. Si les professionnels de la petite enfance étaient mieux payés, mieux considérés, s'ils étaient plus nombreux à faire ce travail de première importance qu'est celui de réconforter un enfant qui souffre chaque jour d'être séparés de ses parents.

Si la séparation n'était plus un objectif, mais plutôt un inconvénient énorme auquel il faut penser, réfléchir, qu'il faudra organiser au mieux.

Pourquoi la séparation n'est pas un objectif ? Parce qu'elle survient quand l'enfant est prêt, et à ce titre l'image du fruit mûr prêt à tomber de l'arbre, tout simplement parce qu'il est prêt, me semble très adaptée.

Bienvenue à un parentage réfléchi, conscient et informé !

 

Catherine Dumonteil Kremer

 

 

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C
Bonjour,<br /> J'ai trouvé cet article très négatif et odieux à lire. Le clou c'était l'article sur le sevrage, qui m'a mis très en colère. Mon fils a arrêté de têter, il y a un mois à presque 28 mois et il se porte comme un charme, n'a pas de difficulté d'élocution, s'exprime etc... Tout le contraire de ce qui est écrit dans ce petit paragraphe. Paragraphe qui est loin de nous soutenir et encourager à allaiter longtemps....pour une revue émanant de la Caf, je m'attendais à autre chose !
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A
Je viens de recevoir le journal de la caf et je suis affligée par l'ensemble. Je ne sais pas si je peux ne plus le recevoir. Tuer des arbres pour ça, ça me fait mal au coeur....
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C
Merci Catheirne pour ce billet !<br /> que je suis d'accord !!!<br /> et pourtant, on nous serine à longueur de temps que la fusion est nuisible, qu'il faut apprendre à se séparer !<br /> Ca me fait penser à deds commentaires, quand je disais que Paul, à 2 mois préférait s'endormir dans l'écharpe que dans son couffin et j'ai entendu : il est temps qu'il apprenne !! ma réponse : il aura bien le temps d'apprenrdre, au contraire !<br /> Du coup j'ai l'impression d'être cataloguée "maman scotch"... et jugée comme telle... (si tu as eu du mal à sevrer Côme - il avait 8 mois quand j'ai arrêté de l'allaiter - m'a dit un jour ma mère, c'est parce que TOI tu ne voulais pas arrêter... Ben non... J'aurais préféré continuer... Merci pour otn soutien !)<br /> Bref, il y a du boulot... Mais, ensemble, on peut y arriver !<br />  
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C
Ce dogme de la séparation j\\\'ai le sentiment qu\\\'il est le produit d\\\'une bombe à retardement de la psychanalyse ou d\\\'une certaine psychologie<br /> C\\\'est aussi le sous-produit de la consommation de masse, des femmes qui travaillent, du travail salarié et d\\\'un féminisme mal compris, il sert à justifié nos choix de société, d\\\'une société qui oublie le corps, le ressenti, l\\\'intuition et veut anéantir le pouvoir de la femme sur son corps (moyens de contraception hormonaux, péridurale, hormones pour la ménopause par ex.)<br /> Ca va de pair avec le mythe de l\\\'enfant-roi, pauvre roi déchu, désespéré et souffrant, l\\\'enfant -roi qui est l\\\'enfant dont on n\\\'a pas le temps de s\\\'occuper, d\\\'aimer avec toute la bienveillance qu\\\'il est nécessaire
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K
je ne dirai pas mieux que cécile, par rapport à notre société, je rajoute qu'en plus de nous apprendre à être malheureux (c'est bien connu, il faut apprendre dans la souffrance!) elle se repait de ce malheur (voir les multitudes de programmes télés). en tout cas c'est bon de vivre ensemble, le jour ou nous avons déscolarisé nos deux garçons, on m'a demandé si cela n'allait pas être trop dur de vivre avec eux toute la journée, 24/24, j'ai bafouilléque non , en fait je n'y avais pas pensé comme ça, pas comme une contrainte, mais qques années après cette question (alors qu'ils sont quasi adultes) me revient souvent en réflexion, et je me dis que nous serions passé à côté de beaucoup de moments d'intimités, instructifs préventifs et positifs, et qu'il est bon d'apprendre à vivre ensemble, et non comme des étrangers.
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C
Merci Catherine pour ce billet d'humeur, ... c'est tellement vrai !!! On est dans une société où on cherche à nous apprendre à être malheureux : on nous apprend à nous séparer, on nous apprend à être docile ,à ne pas refuser ce qu'on n'aime pas (les apprentissages par exemple ...) on nous apprend à nous soumettre, ... toute l'enfance ... quel boulot après pour réparer ça et vivre sa vie !!! Gardons nos petits contre notre coeur tant qu'ils le souhaitent, c'est si bon, et pour eux et pour nous, pourquoi ne pas en profiter ???<br /> Des bisous<br /> Cécile
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