Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
27 Novembre 2009
Ce n'est pas plus tard qu'avant hier qu'on me l'a relatée...
Ce petit garçon d'environ 9 ans, en avait vraiment marre de rater ses autodictées.
Il décida d'y remédier. "Cette fois" se dit-il "je vais travailler si fort à mon nouveau texte, que j'aurais une bonne note..."
Et il fournit des efforts considérables pour atteindre ses objectifs.
Le jour de la fameuse dictée arriva. Je suppose qu'il s'est senti un peu inquiet et en même temps sûr de lui puisqu'il connaissait très bien son texte.
Le soir, une fois rentrée chez lui il annonce à sa maman :"Je suis sûre que je vais avoir une très bonne note".
Le jour où l'enseignante rendit les copies, il était fébrile et attendait avec impatience la sienne.
Et c'était fait, il avait réussi, il n'avait fait aucune erreur, alors pour quelle raison avait-il obtenu un 8 sur 10 ?
... Il avait oublié de souligner le mot "Autodictée"...
Quels sont les messages (plus ou moins visibles) que son enseignante a transmis à ce petit garçon, plein de bonne volonté.
"Ne crois pas que tu vas réussir si facilement", "Ton travail n'est pas parfait selon mes critères", "tu es puni parce-tu n'as pas écouté la consigne", "tu étais focalisé sur l'orthographe, mais ça ne suffisait pas !", "Tu dois respecter toutes les consignes, tu ne peux pas présenter ta copie à ta façon", "je suis là pour traquer tes fautes, pas pour t'encourager lorsque tu fais au mieux"etc.
Bien sûr me direz-vous cette histoire est on ne peut plus banale, l'enseignante croit qu'elle est perfectioniste alors qu'elle détruit la motivation de cet enfant, ses efforts et sa capacité à être autonome. Dans quelques années on lui reprochera de ne pas l'être lorsqu'il posera la question :"il faut que je souligne le titre ?"
Catherine Dumonteil Kremer
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