Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
30 Avril 2014
Cette journée a dix ans et nous n'avons jamais autant ressenti votre élan d'enthousiasme pour ce qu'elle représente. Plus de soixante manifestations partout à travers la France, peut-on encore dire que notre territoire n'est pas prêt pour la bienveillance en famille ?
Je ne le pense pas. Je sais que lors d'une journée pareille de nombreux sentiments variés s'expriment. Il y a la joie de transmettre : mais oui c'est possible d'accompagner les enfants sans les punir, ni les frapper, oui on a beaucoup mieux à vous proposer... C'est si important, et en même temps, il arrive parfois que l'on ait l'impression d'être dans une jungle dense, désarçonnés par les objections, les affirmations du genre « il ne fait pas exagérer de temps à autre, une bonne fessée ça fait du bien. » Cette manifestation fait réagir, depuis son démarrage en France, je me souviens de ma première année sur un marché, j'avais fabriqué un énorme panneau sur lequel était écrit en gros « Ensemble contre la fessée » c'est ainsi que nous l'avions nommée à l'époque.
J'avais eu beaucoup de succés, les gens s'arrêtaient pour me parler : « Moi mon fils, je monte sur un tabouret pour le frapper maintenant », « Vos devriez aller à l'école du coin... ils tapent les enfants » , certains riaient, d'autres approuvaient, d'autres étaient indignés, tout le monde avait quelque chose à exprimer. Et c'était tellement riche ! Je me contentais d'écouter, la plupart du temps à ceux qui tentaient de me démontrer que j'avais tort, je disais : « La plupart des gens font comme vous... » et j'écoutais encore et encore, et puis, « Mais s'il était possible de ne pas les blesser, vous feriez comment ? ». La plupart des parents sont dans le même bateau, ils ne veulent pas blesser leurs enfants. Ils veulent le meilleur pour eux. Et puis il y a une autre idée qui m'est chère, en chaque parent qui s'exprime il y a encore le petit enfant qui ne peut accepter que ses parents l'aient blessé.
Et cet enfant a besoin de soin, d'attention, de considération.
L'objectif de cette journée c'est de trouver ensemble des solutions créatives, mais c'est surtout de prendre contact, de montrer que nous sommes présents, c'est de créer des liens avec tous les parents.
Alors en route, et si vous nous faites passer vos compte rendu tous les efforts fournis sont mutualisés, ils servent pour les années suivantes... Jusqu'à ce que cette journée devienne un souvenir lointain, car nous n'en aurons plus besoin :-))))
Catherine Dumonteil Kremer
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