Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
31 Janvier 2012
Grégoire a quatre ans, et ses parents commencent à se demander s’il ne serait pas largement temps de l’inscrire à une « activité » en dehors du temps scolaire.
Il est jeune, apprendra vite, il sera content de maîtriser un domaine en dehors de l’école et qui sait ? Cela pourrait servir son avenir professionnel !
Célia adore batifoler, courir, faire des acrobaties dans l’herbe autour de chez elle. Conclusion de ses parents : Elle a besoin de cours de gymnastique, elle adorera cela !
Êtes-vous passé par là ? Si oui, vous savez alors que tout n’est pas simple même si votre enfant émet le désir de jouer du violon, ce qu’il entend par là et ce que vous comprenez de cette acception sont deux réalités distinctes.
Vous savez ce que seront les cours : il faudra y être régulier, travailler en dehors des séances parfois, faire preuve de discipline pour arriver à prendre plaisir à la pratique de son hobby. Lui se voit apprendre à son rythme quand il en aura envie seulement et en présence de ses parents s’il est très jeune.
C’est là que les ennuis peuvent commencer !
Il faut parfois payer d’avance toute l’année, les parents se retrouvent ainsi entrain de mettre une intolérable pression sur les épaules de leur enfant ! Alors, même s’il n’a plus envie de pratiquer cette activité, il s’y rendra coûte que coûte jusqu’à la fin !
Quelques pistes et réflexions
L’apprentissage ne se fait pas nécessairement avec un enseignant, un enfant qui prend plaisir à être en contact avec l’eau apprendra à nager, il n’aura pas besoin de cours pour cela, il le fera spontanément en expérimentant, et en observant à la piscine ou ailleurs ce que font les autres autour de lui. Il aura besoin de votre vigilance bien sûr, de votre protection, il vous sollicitera quelquefois pour avoir des idées. Savez-vous nager ? Cela devrait suffire…
Ma fille aînée a appris à nager avec des cours de natation, la seconde en a pris un seul, et la troisième a appris par elle-même sans aucune intervention même pas la mienne.
Quand un enfant prend plaisir à faire quoique ce soit, le pratique seul dans son coin, de plus en plus, un processus important est à l’œuvre en lui : Il apprend à sa façon.
L’inscrire à un cours va complètement modifier son attitude vis-à-vis de cette activité qui va devenir contrainte, alors qu’elle était un réel plaisir, le jeu en vaut-il la chandelle ?
Une question importante que je me suis posée en n’inscrivant pas mes enfants lorsqu’ils étaient petits au conservatoire de notre ville : Quel est mon objectif là-dedans ? Qu’est-ce que je recherche ? Est-ce que ce sont mes ambitions personnelles que je concrétise ? Subsisteraient-ils au fond de moi de vieilles souffrances d’enfant relié au fait que je n’ai jamais pu apprendre tel ou tel instrument de musique ? Est-ce pour cela que j’ai l’impression que les activités musicales sont « obligatoires » ?
J’ai fini par comprendre qu’au niveau musique notamment, le chant, l’écoute de musiques différentes, suffisaient à creuser le sillon musical de mes filles.
J’ai également compris qu’une pratique totalement intuitive était possible, toucher un instrument, en tirer des sons, essayer de chercher des morceaux d’oreilles, c’est aussi apprendre la musique !
L’apprentissage ne devrait pas être une corvée. Si vous choisissez des activités pour vos enfants, donnez la priorité à celles qu’ils aiment et qui ne nécessiteront aucun travail à la maison, n’investissez pas trop d’argent afin de pouvoir arrêter au moment où votre enfant vous le demandera.
Peut-être y a-t-il dans votre région un réseau d’échanges de savoir ? Ils sont bien pratiques pour les expériences que désirent faire nos jeunes apprenants !
Catherine Dumonteil Kremer
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