Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
20 Janvier 2012
« Si tu ne mets pas ton pyjama, je ne te lirais pas d’histoire ce soir » vocifère cette mère à bout de force. Vous connaissez peut-être la suite, l’enfant ne « se soumet pas » mais il aura quand même son histoire ! Vous rendez-vous compte ? La menace qui pesait ne s’est pas exécutée au grand dam de nombreux spécialistes ! La grande majorité d’entre eux juge qu’ il serait hérétique de promettre une punition et de ne pas la mettre en œuvre.
Nombreux sont les parents qui culpabilisent à cette idée d’ailleurs : « je le menace mais je ne fais jamais rien, en fin de compte, je me demande ce qu’il apprend d’une pareille attitude ! », encore une occasion de se frapper la poitrine pour nous les parents, de se dire que nous ne faisons pas ce qu’il faudrait faire. Une fois de plus, nous sommes accusés d’avoir une attitude équivoque, voire laxiste, d’être à la source de tous les maux de la société actuelle qui aurait bien besoin de rigueur, d’autorité ! En ces périodes de campagne électorale je vois peu de candidats qui n’aient pas évoqué ce thème, et les solutions envisagées sont plutôt inquiétantes pour l’avenir. Il est d’autant plus important d’avoir un regard clair sur l’accompagnement que nous donnons à nos enfants.
Mon expérience m’amène à penser que les parents utilisent souvent la punition comme une alternative à la fessée, or elle constitue également une blessure pour l’enfant qui apprend dés lors seulement à l’éviter. Nous en reparlerons un peu plus en détail dans une autre chronique.
Que se passe-t-il lorsque cette punition s’évapore comme par enchantement ? Le parent se sent mal à l’aise à l’idée de blesser son enfant, et il renonce alors à la correction. C’est une manifestation positive, il fait alors preuve de compréhension.
Qu’en retire sa progéniture ? Que l’objectif de ses parents n’est pas de lui faire mal, mais plutôt de le protéger. Pourtant il sera parfois tendu, si cette menace pèse de façon systématique sur ses épaules.
Elle s’exprime le plus fréquemment lorsque nous sommes fatigués, perdus, que nous nous sentons impuissants à faire entendre nos limites.
Certains parents en usent très fréquemment, le « 1,2,3 » que nous avons quelquefois entendu dans notre enfance fait partie de l’arsenal éducatif quotidien. La menace est pourtant tout aussi inutile que la punition, et nous pouvons nous en passer pour apprendre le monde à nos enfants. Ce sera un peu l’objet de cette chronique que de vous soutenir dans un accompagnement respectueux de vos enfants, sans pour autant oublier cette clé essentielle : Vous avez été un enfant vous aussi. Et peut-être vous souvenez-vous de vos sentiments, de vos joies et de vos colères, des grandes peines traversées, etc…
Me retourner et regarder en face ma vie d’enfant m’a beaucoup aidé à voir de mieux en mieux ce qui est inacceptable pour un petit être humain.
Je vous propose un petit bout de route ensemble, si cela vous tente. L’aventure est parfois douloureuse, mais elle est toujours passionnante !
Alors en route !
Catherine Dumonteil-Kremer
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