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La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

Cinéma...encore

Encore un post sur le cinéma, merci pour toutes vos réponses, je publie ici celle de Christian, elle me parle beaucoup...

"Catherine,

moi non plus je ne sais pas trop - et avec cette question, j'ai l'impression que tu me repasses une patate chaude ;-)

J'en ai aimé des films ! Depuis que j'ai commencé à en voir... A une époque, je notais dans un cahier une appréciation  de tous les films que je voyais. Au-delà du caractère un peu obsessionnel de cette pratique, ça me plaisait bien de pouvoir relire, quelques années après, les
appréciations des films que j'avais vus. Et ça me permettait facilement d'établir un hit-parade.

Sauf que bien souvent l'opinion que j'avais d'un film changeait avec le temps. Je le voyais aussi dans les différences d'appréciations notées au fur et à mesure des visionnages (à ce propos, le nombre de visionnages
pourrait être un critère pour déterminer mon film préféré. Ainsi, j'ai vu au moins 12 fois en salles "Le shérif est en prison" de Mel Brooks. Aujourd'hui, j'en pense toujours autant de bien, mais je suis un peu lassé : je ne l'emporterai pas sur une île déserte).
Je ne note plus les films que je vois, mais l'évolution de mes goûts en la matière est toujours d'actualité.  Forcément, les émotions que me procurent un film sont en résonance avec mes états intérieurs.

Ainsi, aujourd'hui, je n'ai plus d'attrait pour les films d'Antonnioni ou de Bergman, alors qu'il y a quelques années, les voir étaient toujours un événement particulier et ils auraient figuré dans le peloton de tête. Pendant la durée du film, j'étais hors de moi, projeté dans l'écran et riveté aux humains qui y évoluent comme des marionnettes. Et en même temps, complètement en moi, tant mon être était en rapport avec les drames, les questionnements, les émotions qui s'y jouaient. Mélange
dynamique qui était sublimé par la magnificence de la réalisation, la qualité du jeu des acteurs, tout ce qui suscite en moi un plaisir simplement lié à l'art et à sa beauté.
Ainsi, "Identification d'une femme" a été un film marquant pour moi, parce que d'une façon que je ne saurais plus expliquer (je ne l'ai pas revu depuis longtemps), il montrait des gens dont je me sentais proche.
"L'homme qui aimait les femmes" de Truffaut m'a bouleversé, tellement je m'identifiais au personnage de Charles Denner. Sa mort m'a glacé.

Maintenant, je suis moins attiré par ce cinéma de l'angoisse, si je puis dire. Ca me correspond moins. Je préfère teinter le noir d'un peu de blanc ; l'angoisse perpétuelle et "l'inévitable incommunicabilité entre
les êtres" sont des thèmes qui m'intéressent à moindre dose maintenant.
Ce n'est pas que je ne veuille plus voir de film dont le pouvoir anxiogène soit supérieur à celui des "Charlots font l'Espagne". C'est que j'ai envie de voir plus souvent le verre à demi-plein qu'à demi-vide.
J'ai aussi arrêté d'aimer les films d'épouvante, que j'aimais beaucoup avant. A l'époque, je devais probablement me servir des représentations horrifiques de ces films pour masquer ou étouffer mes peurs intérieures.
Depuis, le masque s'est un peu fêlé et ces films me font bien trop peur pour que je les voie ! Sinon, j'aurais mis "Les frissons de l'angoisse" de Dario Argento dans un palmarès.

En bref, les films que j'ai vu récemment ont plus de chance de se retrouver "premier". Et c'est vrai que depuis que je me suis posé la question, c'est finalement "Le nouveau monde" de Terence Malick qui me vient. C'était le premier film que je voyais en salles depuis un an ou
plus (syndrome du papa qui rechigne à quitter le nid, sauf pour aller bosser). J'ai été époustouflé, renversé par la beauté du film, qui sublimait la nature et en magnifiait la force. Emu aussi par cette fable qui joue sur des registres symboliquement et émotionnellement forts, qui
me touchent de près, notamment l'opposition entre le sauvage et le "civilisé". L'idée même de "nouveau monde", de cette nature pas encore transformée par la main de l'homme, n'est pas étrangère à quelques unes de mes rêveries éveillées, je suis lassé de notre environnement
"moderne". J'ai aimé aussi les histoires d'amour, je crois qu'elles ont un caractère archétypal, qui les fait vibrer en moi.

Voila. J'attends maintenant le film qui va reprendre le maillot jaune !"

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M
<br /> Bonjour,<br /> "Regard conscient sur le cinéma"  http://www.regardconscient.net/archi05/cinema.html<br /> <br /> Une piste de réflexions qui m'a passionnée et bien d'autres thèmes sur ce site qui cite Alice, Miller Michel Odent et d'autres <br />  <br />  <br /> aperçu des titres d'articles :<br />  <br />  <br /> Un scénariste désespéréLe scénariste de « Desperate Housewives » met en scène des stéréotypes sortis de son histoire personnelle. Il le fait au mépris de la réalisation de sa conscience et participe ainsi au maintien de l’aveuglement collectif.<br />  <br /> L'industrie du cinémaL’attrait pour le cinéma révèle notre besoin de comprendre, au delà de nos terreurs, les dispoitifs qui font de nous des acteurs dans des scénarios récurrents. Mais la récupération qui en est faite à des fins de distraction entrave notre volonté de nous en libérer.<br />  <br />  <br /> Fantasmes cinématographiquesL’industrie du cinéma transforme et exploite un vécu émotionnel délibérément occulté et nous détourne de sa résolution. De nombreuses personnes, attentives à la vie prénatale et périnatale, confirment aujourd’hui ce que nous savons d’instinct sur l’importance d’une naissance naturelle.<br /> <br /> Un chœur de refoulementLe succès récent de plusieurs films mettant en scène la violence éducative témoigne d’une compulsion de répétition qui favorise un retour à l’autoritarisme éducatif.<br /> <br /> <br /> Scénarios catastrophiquesLa fiction et nos drames humains manifestent tous deux les conséquences des projections que nous faisons sur l’expression de notre conscience.<br />  <br /> "Mon oncle d'Amérique", il m'avait marquée, je l'ai justement emprunté à la mediathèque, pour le revoir avec du recul (sorti en 1980), une vulgarisation sur ce qu'est le stress, nos émotions (avec Henri Laborit et le parallèle avec le comportement des rats). <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_oncle_d'Am%C3%A9rique    http://quantasoi.free.fr/textes/Mon%20oncle.htm<br /> Un autre film que j'aimerais revoir: Dersou Ouzala de Kurosawa, très beau, c'est une histoire vraie. <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Dersou_Ouzala_(1975) <br /> Désolée de la longueur du commentaire mais pour mieux vous tenter<br /> Cordialement <br /> Mathilde<br /> PS Et au fait j'ai adoré  Little Miss Sunshine et en plus il m'a été conseillé par ma fille ( de dix- huit ans ). J'aime beaucoup les films loufoques; j'avais aimé La montagne sacrée de Jodorowski, Le frère le + futé de Sherlock Holmes (en sortant du cinéma je sautais en chantan : Hop, hop, hop like a kangaroo! ) parmi d'autres +connus. <br />
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C
<br /> Je connais très bien "Regard conscient", Marc André Cotton était venu me voir il y a quelques années en conférence à Lyon, j'aime beaucoup son travail.<br /> Je ne serai malgré tout pas aussi affirmative sur le fait que le cinéma nous empêche de nous libérer de notre passé. Je trouve parfois que bien au contraire, il nous pousse à la décharge<br /> émotionnelle, car nous y retrouvons souvent nos blessures d'enfants, il m'arrive de pleurer devant certains films, j'en conclus l'existence d'une blessures ancienne, et je pars à sa recherche.<br /> Tout comme en littérature, les oeuvres cinématographiques sont fréquemment le reflet des traumatismes anciens du metteur en scène. A nous d'en être conscient justement, de noter nos<br /> réactions...<br /> C'est pour nous une façon d'entrer en contact avec une personnalité, c'est toujours passionnant pour moi de voir de quelle manière un metteur en scène a traité un sujet.<br /> En même temps je pense qu'il ne faut pas oublier que la réalité est bien souvent pire que la fiction. J'ai passé toute une période de ma vie à refuser d'aller voir certains films, comme par exemple<br /> "magdalena sisters" que j'ai vu par erreur. Animant un groupe d'écoute émotionnelle, je ne parvenais pas à accepter de voir la souffrance sur un écran, c'est toujours le cas, j'ai de plus en plus<br /> de mal à le vivre.<br /> Mais le cinéma reste important pour moi et ma famille, tout comme les livres et d'autres médias le sont, ce qui ne nous empêche pas de passer à l'action, de vivre nos vies.<br /> "La montagne sacrée" c'est comment ? Je cherche à la voir depuis longtemps !<br /> Pas de pb pour la longueur du témoignage au contraire, merci d'avoir pris tout ce temps.<br /> BOnne journée<br /> Catherine<br /> <br /> <br />