J'ai déjà parlé de la punition, je n'ai pas encore évoqué la réparation qui pourrait être son corollaire direct sans un minimum de précautions. Et j'entends aussi beaucoup parler dans les milieux de l'éducation comme chez les parents des "bienfaits" de "conséquences" à assumer. Il "faut" assumer les conséquences de ses actes, pour certains c'est une règle mathématique, logique, imparrable quoi ! Et vous qu'en dites-vous ? Pour ce qui me concerne, je pense qu'il y a une troisième voie entre assumer l'intégralité de ses actes (en particulier à un âge où on a que très peu d'expériences de la vie) et tout laisser aller, il y a probablement un milieu, est-il juste, je l'ignore, mais je le sens ainsi en tout cas... Si je regarde d'un peu plus près cette affaire de conséquence, je me dis que nous n'avons pas tous la même vision de ce qu'est une conséquence. Je vais prendre une exemple simple : une mère se prépare avec ses enfants à une sortie au parc, le plus jeune refuse de se vêtir - conséquence : Pas de parc. Ils resteront à la maison. Pourtant l'acte qui consiste à ne pas vouloir s'habiller a-t-il pour effet de ne pas pouvoir se rendre dans une aire de jeu ? Cela semble-t-il logique ? Pour moi, la conséquence de ne pas vouloir enfiler des vêtements à un moment donné, c'est d'être nu. C'est aussi simple que cela. Alors que faire de cet effet pour le moins gênant (mais pas toujours)... et bien un peu de patience j'y viens... Une de mes amies me parlait il y a quelque temps d'un auteur dont la fille refusait de se couvrir en plein hiver. Afin de lui faire vivre pleinement la conséquence de son "choix", ce dernier contacta l'institutrice de sa bambine pour lui demander de ne surtout pas lui donner de manteau, y compris si la petite se ravisait. Là, on pourrait se dire que finalement l'enfant assume les conséquences de ne pas avoir mis de manteau, et en même temps, est-il naturel de ne pas pouvoir changer d'avis ? D'être coincée au sein de "fausses conséquences" organisées par les parents. Car quelle enseignante refuserait de donner un manteau à un enfant qui se plaint d'avoir froid ? Quelle vision du monde insécurisante où l'erreur et l'expérience n'ont pas de place ! Ou le tatonnement n'est plus possible, où il ne faut surtout pas se tromper de décision. Je suis sceptique quand j'entends des récits de cette nature. Il y a un élément qui manque dans cette histoire de rententissements de l'acte, qu'il vienne de l'adulte ou de l'enfant d'ailleurs. Ce qui manque c'est la compréhension, le soutien. Lorsque mon enfant fait un choix, je vais l'aider à l'assumer, et je vais accepter qu'il change d'avis bien sûr ! C'est ainsi qu'il se forge une vision du monde où les souffrances surviennent, les erreurs se succèdent, mais on peut changer de direction, réfléchir, choisir d'autres options, explorer d'autres effets c'est ainsi que se fait l'apprentissage (pour nous tous) et les parents sont là pour protéger les enfants, pour les aider à assumer, pour partager avec eux les conséquences. Les véritables conséquences, pas celles que nous avons choisies et décrétées et qui n'ont que peu de relations avec la cause. Ce sont des punitions déguisées en conséquences, et on finit par croire ce que l'on décrète en tant que parent, on croit que la conséquence d'une action peut être une punition, d'autant plus quand nos propres parents fonctionnaient ainsi avec nous. Cette histoire de conséquences est essentielle, et nous poursuit toute notre vie. Pourquoi avons-nous autant peur de la conséquence de nos actes aujourd'hui ? Nous sommes adultes mais nous gardons cette peur d'être puni, de ne plus être aimé, cette peur paralysante, qui nous empêchent de régler des problèmes parfois complexes mais gérables. La peur l'emporte bien souvent, je ne sais pas si vous êtes d'accord, mais cela me parait en partie lié au fait d'avoir du assumer de "fausses conséquences", punitives, humiliantes.
La suite demain... Bonne journée. Catherine Dumonteil Kremer
A propos de punition.... du vécu dans la famille élargie. Le petit de 18 mois, qui se met au coin tout seul et baragouine un truc quand sa mère lui demande pourquoi... Après un certain laps de temps (qu'il estime suffisant on suppose), il va à un endroit précis et fait une "bêtise" en regardant sa mère droit dans les yeux. Elle lui fait une remarque... une menace... et lui, baragouine un truc de façon véhémente en lui montrant le coin, pour dire "eh, c'est bon, j'ai fait ma punition avant, alors, hein ?!!!!".<br />
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18 mois.... édifiant...
Bonjour CatherinePuisque le trackback (rétrolien en français) ne fonctionne pas, je mets le lien en commentaire :-( ! Désolé...http://www.mahtribu.net/aroblog/index.php?2007/03/02/209-quelles-consequences
J'ai lu avec intérêt ton témoignage, dommage le lien ne fonctionne pas, mais si vous voulez avoir un exemple pratique celui de Nicolas tombe dans le mille !En plus ces situations autour des repas se répètent plusieurs fois par jour, encore une occasion de montrer à nos enfants que nous nous organisons pour les soutenir pas pour les punir. Chez nous la conséquence directe de ne pas manger au moment où la majorité le fait ,c'est de manger froid, je mets toujours de côté une assiette. ça fait un bon moment que mes enfants manient les allumettes quand même ! Mais nous avons vécu au royaume de la pâte et de la pizza froide pendant un certain temps !Merci pour ton article Nicolas !
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