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La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

J'ai corrigé m'dame !

Figurez-vous qu'hier,  j'ai été reprise, corrigée,  que dire d'autre sans aller trop loin... (?) par une enseignante, et ça m'a beaucoup inspirée finalement, alors merci Anne Lise, comme vous le dites si bien, vous êtes formés pour cela... J'ai été corrigée mais
qu'ai-je appris ? C'est ce que je me demande, j'ai senti à nouveau en moi, la petite fille qui le rouge au front va corriger sa faute !
L'enfant qui lit le commentaire bien tourné, pointe d'ironie à l'appui, et qui est seulement blessée alors que les autres rient !
Ah la la quelle époque ! Et bien oui j'ai du avoir des pbs en français aussi bien sûr, et en histoire, en géographie aussi (AM ne rigole pas s'il te plait), j'ai eu des difficultés à l'école primaire d'une façon globale, et pourtant ... J'étais chaque année première, et j'avais des prix, c'est toute une époque les prix ! Il y en a parmi vous qui ont connu ça ?
Peut-être la lectrice de 45 ans qui s'exprimait hier à propos de ses difficultés en mathématiques. C'est dire combien je me suis contrainte à retenir à travailler, et dès que j'en ai eu la possibilité, j'ai pratiquement tout oublié.
Pour l'orthographe cela a été plus compliqué, car c'est très lié pour ce que j'ai pu en observer, à un conditionnement social de la classe moyenne.
Mon père était ravi de trouver des fautes dans les commentaires, ou courrier des enseignants du collège ou j'étais scolarisée.
Chez nous on ne plaisantait pas avec l'orthographe, mes parents l'avaient durement acquise à coup de règles sur les doigts, nous étions priés mon frère et moi de lui vouer le même culte... Et la lecture était dans le même panier du reste.
Autant dire une rigidité de plus !
Alors, je suis devenue un peu comme mes parents, guettant la faute, la signalant ! Jusqu'à ce que je comprenne que cela ne me ménerait à rien, et que je commence à travailler sur moi, et mes conditionnements sociaux.
Je me suis rendue compte à quel point l'orthographe est un moyen de différencier les personnes sur un plan social, de juger, d'évaluer en profondeur un individu (de croire qu'on l'évalue en tout cas, dans les faits on ne connait rein de lui) ! Je me sentais moins proche de quelqu'un qui faisait beaucoup d'erreurs en écrivant, je le catégorisais même sans y penser d'ailleurs ...
Tout cela s'est lentement effrité, avec mon orthographe, je fais pas mal de fautes, et je refuse de m'y attarder. C'est mon expression, elle est spontanée, je ne relis pas systématiquement, cela m'ennuie parfois...
J'ai gagné aussi cette habitude de respecter les fautes des autres, sur parents conscients par exemple, les rédacteurs en font régulièrement, elles sont parfois très intéressantes (les miennes également ;-))) fautes de frappe, fautes d'accord !

On invente des mots qui n'existent pas, mais qui ont un sens pour nous, "parentage" par exemple. C'est quand même gênant d'avoir le coeur qui sursaute à chaque fois que l'on remarque une erreur en lisant, c'est difficile de se débarrasser de quelque chose qui est devenu automatique, mais on peut y arriver.
Une faute qui m'énerve en ce moment c'est celle-ci: "le frère à Maurice" au lieu du "frère de...", et j'essaie de me soigner, à quoi sert tout cela si ce n'est à opérer une distinction sociale sévère !
En tout cas, chère lectrice, sachez que j'ai enseigné le français pendant quatre années, au collège, cela m'a aidé à avancer, la correction des copies était parfois une punition, tant mes élèves écrivaient à leur manière !
Je vais conclure sur une idée qui m'est chère, l'orthographe ne devrait pas être un moyen de pression et de sélection sociale, les fautes d'accord ne devraient pas empêcher "l'accordage" entre les individus !

Bonne journée à tous.

Catherine Dumonteil Kremer




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C
Je ne suis pas d'accord. <br /> <br /> Oui, l'orthographe (et la grammaire, et la conjugaison) sont des critères de sélection, et ils sont tout aussi valables que d'autres, d'autant plus que ceux ci, tout le monde est censé y avoir accès.<br /> <br /> Oui, je catégorise les gens que je rencontre par écrit en fonction de leur façon de s'exprimer, et je n'en ai pas honte. Cette impression est confirmée ou non si je rencontre la personne par la suite.<br /> Mais cela en apprends plus qu'on ne pense sur les gens. Une personne qui fait quelques fautes de ci, de là, d'accord de temps en temps ou d'orthographe pure (mots inconnus, etc.), cela ne prête pas à conséquence et c'est rapidement noté puis remisé dans un coin du cerveau.<br /> <br /> En revanche, une personne qu'il est difficile et désagréable de lire, parce qu'il est nécessaire d'avoir recours à la phonétique pour comprendre, particulièrement dans le cas de la conjugaison - ou une faute peut changer du tout au tout le sens du phrase - fait visiblement peu ou pas d'efforts (et ne me parlez pas des dysfonctionnements orthographiques, c'est un handicap, en aucun cas une condamnation) et il est intolérable qu'on tente de nous imposer un filtre de bien pensance en nous demandant de le considérer cette personne avec le même apriori positif ou neutre que celle qui a fait des efforts.<br /> <br /> Respecter les fautes des autres, ça se fait tout seul quand c'est ponctuel, et sinon c'est oublier que c'est un justement manque de respect vis à vis de ceux qui nous lisent de ne pas prendre un peu de temps pour relire et tenter de leur envoyer un message clair et qui ne leur flanque pas la migraine pour le décrypter.
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C
de la phrase*
A
Merci pour cet article, j'en avais rudement besoin dernièrement.
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J
Manuela , j'ai subi beaucoup de brimades à l'école et chez moi à cause de l'orthographe (mon père était prof de Français);la bonne orthographe , pour répondre à l'acception du mot , n'est pas à négliger .Elle s'acquiert de bonne heure et se construit tout au long de sa jeunesse et de plus comme la mémoire on se doit de l'entrainer..... en tant que professeur j'ai vu arriver en sixième des élèves qui ne semblaient jamais avoir maîtrisé un minimum de Français écrit et dont l'expression était incompréhensible. Il y a des règles du jeu à connaître qui nécessite du travail ,c'est vrai. cordialement , Jean
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J
Hé !!!! j'ai fait une faute......
B
Peut-être la lectrice de 45 ans qui s'exprimait hier à propos de ses difficultés en mathématiques. C'est dire combien je me suis contrainte à retenir à travailler, et dès que j'en ai eu la possibilité, j'ai pratiquement tout oublié.
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J
<br /> c'est comme le solfège remarque, c'est parfois trop utilisé pour l'écrémage, alors qu'il y a de très bons musiciens!<br />
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M
<br /> il est en effet déplorable que l'orthographe servent a faire des distinction social, que l'on subisse les jugements et critiques a chaque erreur. j'en ai fais les frais au point d'hésiter a<br /> laisser une note sur la table!!<br /> <br /> <br /> on est le plus souvent pas responsable de ce non-apprentissage scolaire! en dicté j'avais 18 en cm2 et 0.5 en 6°.<br /> <br /> <br /> aujourd'hui mon mari est hollandais et lui a su me donner l'envie d'écrir correctement. oui les fautes ne sont pas graves en soi mais voila j'ai compris que c'est aussi une histoire de<br /> compréhension. il a aprris a parlé français ici en écoutant et en lisant des bandes-dessiné, c'est aussi en lisant qu'il a appris a écrir le français et quand il reli des textes sans<br /> ponctuations, les verbes mal conjugué, les mots mal accordé il est tout simplement perdu. chaque mot lui raconte ce qu'il a a dire.<br /> <br /> <br /> c'est nul de brimer quelqu'un pour son écriture mais il serai bon quand meme qu'on est tous acces a son apprentissage: Réformons l'école!!!!<br />
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A
<br /> J'écris pour ma part sans faire vraiment de grosses d'orthographe, je n'ai pas le souvenir d'avoir eu à faire d' effort pour apprendre cela, j'ai appris en lisant et j'étais passionnée par la<br /> lecture. Peut-être avais-je une bonne mémoire visuelle? Ma fille aînée a 7 ans  et cet apprentissage semble lui être aisé également, elle a du plaisir  à découvrir les mots et à<br /> connaître leur origine, celui-ci prend un "t" car il peut se transformer, celui-là prend un accent car on appuie sur cette syllabe... A la lecture de cet article, j'ai cependant ouvert un peu<br /> plus les yeux sur mon conditionnement, celui dont vous parlez et qui s'installe insidieusement au fil des bonnes notes, et des évaluations de la "bonne élève" dès les plus petites classes et le<br /> plus jeune âge! Je n'ai eu aucun problème scolaire, et j'ai souffert ... du fossé qui me séparait des rebelles conscients ou non qui ont refusé le diktat des règles de syntaxes et d'orthographe<br /> et parfois mêmes des règles de vie ;-) Au final, ce conditionnement fait des malheureux de chaque côté de la barrière de la langue et marque encore plus les différences entre "ceux qui savent"<br /> (et obéissent...) et ceux qui ont des difficultés (et qui ne rentrent pas dans le "moule")... J'ai toujours excellé en orthographe, et aujourd'hui je pense que c'est la science des ânes...<br />
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J
autant je suis d'accord avec vous pour admettre que la connaissance de l'étymologie peut nous aider grandement à acquérir une bonne orthographe autant je ne peux accepter ni votre analyse de fin d'article ni votre conclusion .Ce n'est pas parce que vous n'avez pas eu à subir un apprentissage difficile ,comme je l'ai connu dans les années Soixante que vous pouvez dire que vouloir "écrire correctement" est la science des ânes.
S
<br /> Je lis avec intérêt cet article. Il me replonge loin en arrière. Quand j'étais une petite fille qui complexait de son orthographe. C'est simple, j'avais zéro de moyenne dans cette discipline.<br /> Difficile à croire quand on sait que j'ai travaillé en tant que correctrice, beaucoup plus tard. Les enseignants de l'époque, s'ils avaient pu lire l'avenir, m'auraient sans doute considérée<br /> autrement.<br /> <br /> <br /> La remise de prix, j'en ai de profonds souvenirs. J'étais classée dans la catégorie des médiocres. Le premier de la classe recevait 5 livres, le deuxième de la classe 3 livres, jusqu'à la<br /> cinquième place 2 livres et 1 seul livre pour les suivants jusqu'à la dixième place. Les autres, dont je faisais partie bien souvent, ne recevaient rien. En gros, les premiers restaient premiers,<br /> puisqu'ils avaient de quoi progresser en lecture. Les derniers restaient médiocres, puisqu'on ne leur donnait rien. A la maison, on n'achetait pas de livres. Mon père avait appris vaguement à<br /> lire sur des bandes dessinées de façon très approximative ; ma mère faisait une faute par mot et avait quitté l'école à l'âge de 9 ans. C'est dans ce contexte que j'ai grandi et dès que j'ai eu<br /> de l'argent de poche, pendant que d'autres achetaient des friandises, moi j'économisais chaque centimes dans l'espoir de pouvoir acquérir un jour une immense bibliothèque remplie de livres. J'ai<br /> lu mon premier livre en entier à l'âge de 9 ans.<br /> <br /> <br /> A chaque classement, on changeait de place. Ceux qui avaient gagné une place, passaient devant. Ceux qui avaient perdu une place reculaient en arrière. Pour les myopes et les sourds, moins ils<br /> voyaient ou entendaient et plus on les éloignait. Encore un gros paradoxe que je n'ai jamais compris. On nous enfonçait ainsi un peu plus vers la médiocrité. Le premier de la classe entendait<br /> bien et voyait bien puisqu'il était au premier rang. Celui qui avait de grosses difficultés de compréhension ou d'attention se retrouvait au dernier rang. Je ne sais pas comment j'en ai réchappé.<br /> <br /> <br /> Je fais beaucoup de fautes quand je suis en colère, quand je suis triste, quand j'écris sans réfléchir et quand je ne me relis pas. Mes fautes de l'enfance avaient du sens. Elles exprimaient<br /> beaucoup de choses quand j'y repense.<br />
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S
moi j'ai toujours fait des fautes avec les participe passé. Et maintneant que j'ai atteind la vingtaine et que ma soeur aussi elle m'a appris il y a quelque mois à sa manière. Je savais que je faisais ses fautes mais n'avais pas envie d'apprendre, peut être parce que c'était l'embiance que ça faisait que ma mère (sans juger au contraire) me disait "tiens la ptite faute là"....je n'avais pas envie d'apprendre comment savoir écrire les participe passé. Et puis j'ai franchit le pas, ma soeur m'a appris à reconnaître les différences ; mais ça ne m'empêche pas de temps en temps de recommencer ... peut être juste pour le plaisir ...ou par oubli... ou parce que tout simplement je ne sais pas.Mais je suis entièrement daccord avec toi, ça ne devrait pas nuire à la relation avec les autres individus sur cette terre.Mais c'est peut être beaucoup en France, je n'ai pas sentit ça dans d'autres pays.
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J
Comme je le disais précédemment ,les règles de grammaires peuvent faire l'objet d'un apprentissage avec quelques moyens mnémotechniques assez faciles. Mais Il y a un ouvrage que tout le monde devrait avoir près de soi , c'est un dictionnaire: en cas de doute ,il est aisé de vérifier . C'est plus rapide et plus sûr que le sacro-saint ordinateur qui a lui aussi ses limites (tout en restant un bel outil......)
C
Pour ma part, je suis dyslexique et donc l'ortographe et en quelque sorte ma "bête noir", je suis au lycée et je suis en permenance jugé sur les faute que je fais...Les prof m'ont immédiatement, quand ils ont vu mes fautes, catalogué comme paresseux et cancre alors que je bosse 2 fois plus que les autres et que je vois une orthophoniste depuis que j'ai 7 ans (j'en ais maintenant 16), je trouve sa profondément injuste mais je peus rien ni faire, je pense que chaqun ecrit comme il le peut et que l'on ne devrai pas étre aussi meprisant avec les gents qui font des faute... a plus forte raison quand il sont dyslexique...
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C
<br /> Tout à fait d'accord avec toi Cédric, je suis désolée que tu aies eu à subir ce parcours du combattant !<br /> Connais-tu le livre "Le don de dyslexie" De Ron Davis, il porte au moins un regard très positif sur la dyslexie. Sais-tu que de nombreuses personnalités étaient ou sont dyslexiques ?<br /> Je te souhaite une bonne soirée ! Et bravo pour ta persévérance !<br /> Catherine<br /> <br /> <br />