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La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

Éliminer la maltraitance, pourquoi nous sommes tous impliqués ?

 

 

parents-criminels-l-omerta-francaise_76634718_1.jpg

 

 

Je viens de regarder ce documentaire sur la maltraitance, encore visible quelques jours en replay, "Parents criminels, l'omerta française"

http://www.france2.fr/emissions/infrarouge

 

J'ai envie de le mettre en lien avec celui que j'ai vu il y a quelques semaines sur le site de l'OVEO.

"Si j'aurais su je serais née en Suède"

http://www.oveo.org/video/helafilmen.webm

 

La Suède qui a interdit la fessée il y a déjà plus de trente ans, a pratiquement éradiqué les phénomènes de maltraitance. Je me suis demandé pourquoi dans ce documentaire il n'est nullement fait mention de « l'éducation » reçu par les parents violents. Ces parents qui torturent chaque jour, et finissent par tuer (en France 700 enfants meurent chaque année sous les coups de leurs parents, 10 pour cent des enfants subissent la maltraitance physique et psychologique au quotidien), qu'ont-ils ces parents subi pour en arriver là ? 

 

La mère voulait abandonner son enfant (oui mais pourquoi ?) les deux parents étaient toxicomanes (peut-on l'être par hasard ?) pourquoi ne pas s'intéresser à la racine du problème ? Ce déni massif dont il est question ne se manifeste-t-il pas parce que nous avons des difficultés à remettre en question les parents, nos parents, et notre façon d'être parent ?

Des coups comme le souligne cet avocat les enfants en reçoivent tous les jours au nom de l'éducation, et parfois il y a celui qui est donné trop fort… Qu'est-ce que la maltraitance ? Vous pouvez répondre à cette question vous les parents ? Bien sûr il y a ces cas où la mort est au bout du calvaire, et cela semble évident que ces parents-là ont commis l'indicible, et nous ne nous sentons pas concernés. Pourtant, combien de parents pensent qu'il faut faire mal à un enfant pour qu'il « obéisse » ? Faire mal plus ou moins, mais comment ? Quelle intensité doivent avoir la punition et les coups, quelle durée d'isolement sera efficace ? La maltraitance serait-elle une question d'intensité de violence ? Avez-vous connu des moments où vous vous êtes sentis débordés par la colère et où vous vous êtes sentis violents ?

 

Quelles sont les mesures de prévention de la maltraitance envisagée ? Plus de contrôles, plus de signalements, plus de rapidité… Oui un enfant qui subit une torture quotidienne devrait pouvoir trouver un havre, une sécurité, essayer de reconstruire des liens salvateurs. Mais ce n'est pas de la prévention… C'est de l'ordre du traitement. La prévention consiste à faire de l'accompagnement bienveillant des enfants une cause nationale, voilà comment un pays montre qu'il se préoccupe de ses enfants, et du soutien à la parentalité une priorité.

 

Selon un intervenant dans le reportage, en France le lien biologique est sacré. On va essayer de maintenir les enfants dans leur famille. C'est ce qui expliquerait le problème, c'est un élément explicatif car les parents de ce fait se croiraient « propriétaires » de leurs enfants, une porte ouverte à la toute-puissance de l'adulte sur sa progéniture. J'ai plutôt le sentiment que ce lien ne s'établit pas forcément dans de bonnes conditions, qu'il manque de soutien à la parentalité dans les maternités, qu'on ne parle pas assez de ce qu'est « l'éducation ». Les liens sont sacrés, ces liens que nous tissons au fil des jours avec nos enfants, nous n'en sommes nullement propriétaire, mais nous avons la responsabilité de leur faire une bonne vie, de combler leur besoin, en comprenant que cela peut se faire sans les blesser bien au contraire. Être parent nous donne la motivation, l'élan pour protéger nos enfants.

La maltraitance qu'elle soit dite légère ou lourde n'est pas acceptable même si elle est compréhensible. Et elle n'aboutit qu'à la morosité, à la reproduction de la violence, à la maladie, la dépression, à la coupure nette d'avec soi, elle ne prédispose pas à l'empathie…

Nos voisins suédois n'ont plus ce problème-là, il est peut-être temps de s'inspirer de l'exemple qu'ils nous donnent. Nous pouvons tous dire « NON » à la maltraitance… Et si nous commencions par nous… en traquant la violence dans les moindres recoins de notre vie d'enfant et de parent, en ouvrant les yeux sur ce qu'elle est, et en devenant des sources d'inspiration et de soutien pour les familles autour de nous ? Qu'en pensez-vous ?

Le 30 avril c'est la journée de la non violence éducative, une journée pour s'informer, pour partager, une journée pour avancer :-)) 

Là vous pourrez trouver toutes les infos nécessaires.

 

lamaisondelenfant.net

 

 

Catherine Dumonteil Kremer

 

 

 

 

 

 

 

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À propos

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S
Quelles sont les raisons pour lesquelles notre mère a maltraité ses trois filles ?<br /> Après le divorce de nos parents, la justice nous a confiées à notre mère. Dès lors une terrible motivation l'a guidée : la vengeance. J'aurais aimé savoir pourquoi elle a eu tant de haine envers son ex-mari et ses filles. Une haine qui l'a aveuglée et lui a fait perdre la raison bien souvent.<br /> J'ai quelques pistes, mais ce ne sont peut-être pas les bonnes :<br /> * Douée pour les études elle a obtenu le certificat d'études à 11 ans avec la mention bien. Elle souhaitait devenir institutrice. Modestes agriculteurs pauvres ses parents n'ont pas accepté qu'elle poursuive ses études. Ils voulaient qu'elle travaille à la ferme pour les soulager. Premier échec dans sa vie.<br /> * Elle voulait s'élever socialement, être employée à des travaux subalternes ne lui convenait pas, car elle rêvait de vivre dans le luxe, être reconnue dans la société à travers son élégance, son élocution parfaite et son savoir-vivre. Mon père, futur ingénieur, habitait en face de la ferme de ses parents. Elle a pensé qu'en l'épousant il la sortirait de la misère. Ils se sont mariés, mais le couple n'a pas fonctionné. Deuxième échec.<br /> * Trois enfants en moins de trois ans, une maman coincée à la maison, adieu les rêves de grandeur.<br /> * Avait-elle des troubles psychologiques avant de rencontrer mon père. Ils se sont séparés lorsque j'avais 6 ans, je n'étais pas en mesure d'analyser son comportement.<br /> * Je n'ai pas entendu dire, ni par elle, ni par son frère, qu'elle avait été maltraitée par ses parents. Mais son père était dur, exigeant, et intransigeant.<br /> Toujours est-il qu'elle a été en grande souffrance qui s'est manifestée par une hostilité envers son ex-mari et ses filles. Elle avait décidé de lui faire payer au centuple son abandon du domicile conjugal et de le conduire aux portes de l'enfer, selon ses expressions. Sa vengeance passait par l'intermédiaire de ses filles en violence physique et psychologique. En fait, quand elle nous frappait et nous agressait, elle ne nous voyait pas, c'était probablement notre père qu'elle maltraitait à travers nous.<br /> Son médecin lui prescrivait des somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques... qui ne soignaient pas le mal dont elle souffrait, car personne ne cherchait à l'identifier, de même que personne ne s'intéressait à notre maltraitance pourtant dénoncée par notre père.<br /> Sa violence physique et psychologique augmentait à mesure que nous grandissions et nous nous révoltions. J'ai cru comprendre, peut-être à tort, qu'elle irait jusqu'au bout de son délire et qu'il nous fallait la quitter pour nous protéger, ce que j'ai fait à l'âge de 16 ans avec une de mes sœurs, contre l'avis de la justice. Notre départ pour rejoindre notre père a été considéré comme une fugue.<br /> Je pense qu'il ne suffit pas de dire qu'un enfant est maltraité, encore faut-il le découvrir, il faut effectivement « s'intéresser à la racine du problème ».<br /> Sylvie Hippolyte, auteur du livre Les jeudis muets Moi, Fina, enfant du divorce.
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S
<br /> Merci pour cet article. La non violence est la base de l'éducation et la base d'une société saine.<br />
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V
<br /> depuis la naissance de mon premier enfant, il y a 7 ans, j'essaie d'apprendre  comment éduquer mes enfants dans le bonheur, la joie et la bonne humeur. Pas facile, quand personne ne vous<br /> donne les clés surtout au retour de la maternité.<br /> <br /> <br /> Pas facile d'éduquer ses enfants avec bienvaillance mais j'apprends tous les jours grâce à vous nottamment, et cela me passionne.<br /> <br /> <br /> Tous les jours je suis en alerte pour diffuser la bienvaillance envers les enfants autour de moi, dans ma famille, mes amis, mon travail (je suis animatrice pour enfant ado, en lien avec les<br /> parents).<br /> <br /> <br /> Je suis totalement d'accord avec ce que vous écrivez, et je suis persuadée qu'en diffusant la bienveillance autour de nous on peut LIBERER des gens à un mieux être et un mieux vivre ensemble.<br />
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M
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Le documentaire sur la maltraitance devrait être très largement diffusé !<br /> <br /> <br /> Très très bon et beau documentaire sur la Suède.<br /> <br /> <br /> Merci pour ses partages d'informations.<br /> <br /> <br /> Au plaisir !<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> Merci pour le clin<br /> d'oeil au film mais le titre c'est :<br /> <br /> <br />  ''Si<br /> j'aurais su... je serais né en Suède !''<br /> <br /> <br /> Avec ponctuation<br /> ;) et au masculin, c'est un enfant lambda qui parle, pas moi, tout le monde doit pouvoir s'identifier ;)<br /> <br /> <br /> Marion <br />
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