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La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

Qu’attendez-vous pour faire les fous ? :-))))

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Vous voudriez… Donner de l’attention à votre enfant ? Réparer une relation qui va mal ? Resserrer les liens qui vous unissent aux membres de votre famille ? Permettre aux tensions de chacun de s’évacuer ? Passer d’excellents moments avec vos enfants à rire à gorge déployée et accumuler de merveilleux souvenirs ?
Et bien jouez ! Entrez dans le monde de vos enfants, faites le pitre, trouvez des idées pour les faire rire, privilégiez le plaisir du jeu à tout moment, et vous obtiendrez les bénéfices énoncés ci-dessus.
J’ai eu personnellement beaucoup de mal à jouer avec mon premier enfant passé l’extase des premières années, des premiers fous rires que je ne me lassais pas d’entendre et de réentendre. Il y avait une telle exultation dans le regard de mon bambin, j’étais contaminée, je vibrais, j’avais tellement envie de voir à nouveau ces petites étincelles dans le regard de mon petit !


Du temps s’est écoulé et le jeu a été de moins en moins présent dans nos vies. À cette époque il existait vraiment très peu de jeux de société adaptés aux bambins capables d’amuser les parents, et jouer était devenu fastidieux pour moi. Je le faisais de temps à autre car j’avais conscience que c’était important pour ma fille, mais je ne percevais pas la dimension essentielle du jeu pour le plaisir.

 

Au fil du temps, le jeu est devenu une activité incontournable chez nous. Une façon d’écouter les enfants, de combler leur besoin de contact, de faire en sorte que les tensions se relâchent par le rire, il a constitué un moyen très efficace de détendre les ambiances plombées, de poser des limites.
J’ai eu bien du mal à cibler un thème précis tant le jeu est un sujet vaste aux implications multiples.


J’ai finalement choisi de vous parler du chahut.
Chahuter est une activité formidable, malheureusement nous sommes nombreux à refuser de l’expérimenter. Nous craignons d’avoir mal, d’être ridicule, de perdre le contrôle de la situation etc. Ses sentiments sont très souvent ancrés dans notre passé. Il arrive que nous ayons chahuté avec l’un de nos parents, le plus souvent notre père, et que nous ayons fini par souffrir de ce jeu tant l’adulte ne mesurait plus sa force, et tentait de montrer une fois de plus sa supériorité sur nous. Des séances interminables de chatouilles ont pu nous traumatiser. Nous avons peut-être eu peur de l’étouffement et tout ceci devait être bien pénible à vivre pour nous, et en même temps c’était peut-être le seul contact empreint de gaieté que nous partagions avec nos parents. Plus tard, les jeux de chahut avec d’autres enfants ne nous ont probablement pas convaincus, il s’agissait toujours de se bagarrer en fait, d’écraser l’autre, à plusieurs quelquefois.


Autant dire que nous sommes vraiment peu nombreux à avoir connu le chahut sous une forme respectueuse. Il n’est pas très étonnant que ce dernier nous inquiète a priori.
Pourtant ses vertus sont multiples pour nos enfants, mais pour nous également, nous le verrons un peu plus tard.


Chahuter avec un bébé
Nombreux sont les jeunes pères à amorcer un petit chahut avec un bébé. On peut le soulever, le manipuler doucement sur soi, le faire basculer avec tendresse, tous ces gestes pourrait être délicats, et mesurés. Lorsque l’on se met à lancer en l’air un bébé qui n’est pas prêt, que l’on n’est pas à l’écoute des signaux qu’il émet, il ne s’agit plus du tout d’une activité plaisante et respectueuse.
La première difficulté à laquelle nous nous confrontons en chahutant c’est la nécessité de rester attentif à soi et à l’autre. Quoique nous fassions, qu’ils s’agisse de traîner un bébé qui tient assis sur une couverture au sol, de le faire rebondir au centre d’un drap maintenu par ses quatre angles etc. la vigilance est de mise. Le bébé a-t-il peur ? Apprécie-t-il vraiment le jeu ?
Et nous ? Sommes-nous présents à nous-mêmes ?

Chahuter peut se faire absolument n’importe où et de façon très spontanée. Une course peut s’improviser entre un bambin et son parent dans un jardin public, à la maison, dans un supermarché (pour les sportifs courageux ;-)) Les ingrédients sont à peu près toujours les mêmes, il s’agit de rechercher l’éclat de rire de nos enfants. Nous sommes à peu près sûrs de l’obtenir lorsque nous nous montrons maladroits : nous ne parvenons jamais vraiment à rattraper notre petit, nous nous approchons terriblement près de lui, ce qui engendre une excitation croissante, pour finir par échouer avec un air totalement hébété, sa joie est alors totale ! Et ce jeu peut se reproduire autant de fois que vous en aurez l’énergie !

 

Le jeu de bagarre est très apprécié des enfants, mais il est fondamental que nous soyons là encore extrêmement attentifs à ce que nous faisons. Tout d’abord laisser le dessus à l’enfant… Et oui, c’est une occasion assez unique pour eux de s’approprier une forme de puissance physique dans le jeu, alors qu’ils sont si inférieurs physiquement à nous. Là encore faire du théâtre, oser faire le clown, chuter en poussant des cris improbables et grossiers, déclenchera l’hilarité de votre enfant.


Le rire est une forme de décharge émotionnelle, et grâce à lui votre petit va se libérer des tensions engrangées dans la journée. Il m’est arrivé d’utiliser le jeu de bagarre comme une panacée permettant à mon enfant de retrouver son équilibre. Il me suffisait à certaines périodes de crise de proposer un jeu de chahut quotidien, et les résultats ne tardaient pas à se manifester.


Malgré les nombreux bienfaits du chahut, c’est l’activité qui m’a demandé le plus de travail sur moi-même. Le chemin a été passionnant et j’ai trouvé très utile d’avoir un (e) ami(e) capable d’écouter tous mes sentiments après un jeu de bagarre. Exprimer en détail tout ce que cette activité avait réveillé en moi, m’a aidé à comprendre un peu plus mon passé et les jeux de chahut ont été de plus en plus faciles à vivre !

 

Je vous souhaite autant de découvertes et de plaisir que j’en ai eu à jouer avec mes enfants !

 Si vous souhaitez en savoir plus, j’ai fini par écrire un livre sur le jeu, tant je trouvais ce thème central et prioritaire dans la vie de famille, il s’agit de :
« Jouons ensemble autrement » paru chez Laplage

Bonne lecture !

Catherine Dumonteil Kremer

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A
Bonjour,<br /> J'aimerais beaucoup chahuter avec mes 2 plus grands de 6 ans et 2 ans mais comment faire avec un bébé de 2 mois en écharpe?<br /> Je viens d'acheter votre livre « Jouons ensemble autrement », j'espère trouver des pistes pour que nous jouions tous ensemble.
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J
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il est vrai que le chahut peut être une véritable soupape, une délivrance de tensions accumulées lors de situations plus que compliquées... Et je reconnais ne pas y avoir assez recours... Je vais<br /> essayer de l'utiliser un peu plus pour libérer certaines situations conflictuelles!! ^^<br />
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C
<br /> Bonjour Catherine, bonjour à toutes et tous.<br /> <br /> <br /> Je vous lis depuis longtemps, et je suis fan des idées que vous donnez, surtout parce qu'elles me correspondent.<br /> <br /> <br /> Bref, j'adore chahuter avec mes gaminous, leur faire des prisons avec mon corps dont ils trouvent toujours la sortie, mais en ce qui me concerne, j'ai du mal avec... le regard des autres sur nous<br /> !!!<br /> <br /> <br /> Les courses de chariot au supermarché : mamamia le regard des autres parents ! sans parler de celui du personnel.<br /> <br /> <br /> Les chahuts collectifs avec mon garçon et ses copains, une maman glisse à une autre : oh lala qu'estce que ça m'énerve ces garçons qui se battent !<br /> <br /> <br /> Si je ne sais pas répondre aux interventions extérieures, le chahut me permet d'avoir un réel espace de communication avec mon garçon, qui attend impatiemment la fin du repas du soir "sa<br /> bagarre". La petite soeur n'est pas de reste.<br /> <br /> <br /> Moralité, chahut testé et approuvé, et pis les autres, on s'en fout !<br /> <br /> <br />  <br />
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