Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
7 Septembre 2007
Et son PRODAS, programme de développement affectif et social.
Bien moins connu que les auteurs précédents, Harold Bessel est très attaché au respect de l’enfant. Son programme vise à lui donner les bases de communication affective nécessaire pour survivre à l’école. Le travail au sein de « cercle magique » commence à quatre ans, il s’agit d’y évoquer des sentiments, des idées, de parler de situations rencontrées agréables ou désagréables, un grand nombre de thèmes sont abordés toujours liés à la relation interpersonnelle. Dans ce partage avec les autres, l’enfant trouve réconfort et confiance, il est rassuré lorsqu’il constate que les autres ont parfois les mêmes ressentis que lui, il apprend à écouter, et même à animer un groupe de paroles. Harold Bessel après de nombreuses expériences de groupes, a acquis la conviction que les enfants dés six ans aspirent à animer eux-mêmes le cercle.
Quelques thèmes pour les enfants d’âge préscolaire :
« Je peux vous parler de quelque chose qui m’amène à me sentir bien »
« Ce que j’aime regarder »
« Ce que j’aime entendre »
« je peux parler d’une chose qui m’amène à me sentir mal » etc…etc…
Plus tard
« Je peux parler d’une personne avec laquelle je me sens complètement en sécurité, qui ne me blessera pas »
« me mettre en colère m’a aidée à … »
Il existe plus de deux cents thèmes par tranche d’âge.
Au fil du temps, les sujets deviennent plus complexes.
Ce que je préfère dans l’approche de Bessel c’est qu’il part du principe que l’école n’est pas un milieu favorisant sécurité et apprentissage.
Voici ce qu’il écrit :
« Les enfants sont d’abord et avant tout des êtres affectifs, et dans les écoles, ils se sentent surtout effrayés, seuls et plein de ressentiments. Aucun enseignant ne peut réaliser quoique ce soit de valable avec des enfants s’il ne reconnaît cela. L’écolier est un bassin de peur, et cette peur du rejet, du ridicule, de la répression, de l’échec, monte et descend comme la marée.
Si la marée de la peur est haute, l’enfant ne parlera tout simplement pas, il peut « oublier » s’agiter, s’adonner à la rêverie, ou même frapper quelqu’un, mais il reste deux choses qu’il ne fera pas : parler et apprendre…. », « Les enfants de la maternelle ou du jardin d’enfants peuvent se sentir isolés jusqu’à la détresse, parce qu’ils sont séparés des adultes fondamentaux de leur vie, leurs parents – Leur source primordiale de chaleur et de protection. Les jeunes enfants considèrent instinctivement et avec raison leurs parents comme leur source de vie, et lorsque cette source de vie est débranchée, ils sont à juste titre terrifiés et désolés.
Ils n’ont aucun moyen de savoir si ce lien n’est pas coupé en permanence. »
J’apprécie particulièrement cette compréhension pour l’enfant scolarisé, et cette volonté de lui donner de l’aide par le biais de groupes de paroles. On peut imaginer que les enseignants suivent en parallèle une formation aux techniques de communication interpersonnelles qui leur permet d’accompagner ce travail de soutien, et de développement de la conscience de l’enfant scolarisé.
Les ouvrages d’Harold Bessel sont très difficiles à trouver. Le principal « Le développement socio-affectif de l’enfant » éditions actualisations est distribué par les formateurs PRODAS.
Contact :
Christian Bokiau, rue d’Insevaux, 105, B 5020 Malonne Belgique.
A demain pour la conclusion...
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