Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
21 Novembre 2006
Ma mère est une femme formidable, chaque jour j'ai le sentiment que nous sommes plus complices, qu'elle est plus légère, plus ...Je ne sais pas... Détendue en quelque sorte.
On se parle presque tous les jours, et il n'y a pas un jour sans éclats de rire... Enfin presque ;-)))) C'est quand elle me parle de sa vie de femme, sans aucun tabou, que je la préfère. Quand j'étais enfant, je me souviens très bien de moments, où certaines femmes de ma famille, ma grand mère, une de ses soeurs, et ma mère gagnaient une chambre pour déballer leurs secrets, j'étais bienvenue à ses réunions informelles, j'adorais ça ! Et qu'est-ce qu'elles pouvaient rire ! ça c'était la branche maternelle, elles pratiquaient l'autodérision, il leur en était arrivé des tuiles, de quoi cesser de rire définitivement d'ailleurs !
En général, cela se déroulait pendant les anniversaires, à Noël, à Pâques, quand la famille était réunie. Chez nous il y a toujours eu cette espèce de complicité féminine assez forte, et ces échanges authentiques. Pourtant que de souffrances dans cette famille où les femmes ont du de génération, en génération vivre sans mère. Ma grand mère a perdu sa mère à l'âge de six ans, elle est morte en accouchant. Elle a été enceinte très jeune de ma mère, trop jeune, que s'est il passé ? Ma mère s'est retrouvé sans maman, c'est son père qui l'a élevée, ses rapports avec sa mère ont été épisodiques apparemment. Ma grand mère a été à nouveau présente au moment de ma naissance.
Ma mère raconte que la première fois qu'elle est allée à l'école, elle entendait les autres appeler "Maman" et elle se demandait ce que ce mot mystérieux signifiait.
Voilà comment elle est devenue mère, avec ce bagage affectif, un père mort lorsqu'elle avait quatorze ans. Elle tenait à être une bonne maman consciente de ses responsabilités, c'est la première finalement qui casse le cercle vicieux qui élèvera ses enfants avec beaucoup d'affection, et de contrôle en même temps.
Enfant il fallait qu'elle "m'éduque", elle tenait compte de ce que les professionnels de santé pouvaient lui dire, elle trouvait juste de faire ce qu'on lui disait, n'ayant aucune autre référence à son actif. (Elle est devenue par la suite beaucoup plus méfiante.) Cela dit étant donné qu'elle a aussi été très libre, et très indépendante, elle a un côté léger, quelque chose de spécial. Depuis que je suis adulte, elle n'a plus rien "à faire", rien à contrôler, du coup il reste l'essentiel, et l'essentiel c'est ce qu'elle est au fond : Une femme avec ses blessures, son humour, et l'amour intense qu'elle me porte, on se querelle quelquefois, mais ça ne nous empêche nullement de nous retrouver, de partager à nouveau.
Avec nos enfants c'est un peu pareil vous ne trouvez pas ? Quand on cesse de vouloir à leur place, de penser qu'ils ne pourront pas tout seuls sans notre intervention, les journées sont basés sur l'essentiel : Profiter du temps qui passe en leur compagnie, ça passe tellement vite !
Bonne journée.
Catherine Dumonteil Kremer
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