Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
1 Décembre 2006
Hier je vous parlais de Betty Dodson et de ces groupes femmes, de ces livres étonnants de simplicité et d'authenticité que j'ai découvert au fil du temps, et dans lesquels je me replonge pour mes propres enfants, en me demandant quelles sont les sources exploitables en matière de sexualité pour des jeunes aujourd'hui. Des idées ?
Cela m'a mise devant le fait que pendant les années soixante-dix, le féminisme avait pour objectif la conquête des territoires masculins, et l'orgasme fait partie de ces conquêtes en quelque sorte. Les hommes jouissaient facilement, (en apparence en tout cas) les femmes devaient faire de même. On leur a appris à se connaitre suffisamment et maintenant on se trouve un peu dans une espèce de course à l'orgasme, il va falloir toujours plus de stimulations pour y parvenir, il y a une espèce de surenchère de la sensation qui doit être plus intense chaque fois.
Il y a une autre manière de voir la sexualité. Pour ceux qui sont inscrits à la liste Parents Conscients vous vous rappelez peut-être une conférence de Stephen Vasey que j'avais prêté à certains inscrits, qui parlait de ressenti, de respiration, de caresses sans excitation, sans objectif autre que d'être présent à soi. ça vous dit quelque chose ?
C'est pour moi l'autre versant de la sexualité, celui qui peut émerger quand on se sent en sécurité dans une relation, le versant féminin, qui accueille, qui écoute le corps de l'autre, sans attendre son "orgasme" obligatoire.
Je ne dis pas que l'on devrait s'en passer, je dis juste que limiter notre sexualité à la recherche de l'orgasme c'est dommage. Quand on sait comment ça fonctionne, on peut entrer dans une forme de relation très mécanique dans le fond. Alors que, faire de la place à la lenteur, à la découverte, au ressenti, laisser le corps vivre, en faisant totalement abstraction de ce que l'on fait par conditionnement avec son partenaire, parce que c'est comme ça que l'on devrait faire, nous conduit souvent sur des chemins totalement inexplorés.
Travailler sur un ressenti plus subtil, plutôt que de chercher des sensations de plus en plus fortes, c'est aussi un chemin...
Bonne journée à tous.
Catherine Dumonteil Kremer
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