Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
19 Avril 2014
Je viens de lire cet article grâce à Anne Marie (merci :-) et j'avoue que je suis un peu désarçonnée par les propos tenus par Gérard Apfeldorfer pour les écrits duquel j'ai la plus grande sympathie habituellement. Avec son comparse Zermati (auteur de maigrir sans régime) il a mis au point une sorte de parcours de pleine conscience pour affiner les sensations alimentaires : la faim, la satiété entre autres. Ils luttent tous les deux contre les conditionnements liés à la nourriture, tour à tour récompense, ou punition, puis source de réconfort ou d'angoisse.
Ils ont beaucoup écrit sur l'idée que nous nous faisons de notre régime alimentaire diversifié au maximum, source de frustration puisque nous nous interdisons parfois des aliments pour ensuite les avaler compulsivement.
La tablette de chocolat qui nous faisait de l'œil au supermarché, dont nous avions refusé les avances au prétexte qu'elle serait à la fois, trop grasse, trop sucrée, nous fait ressortir de chez nous après une contrariété et nous l'engloutissons avec une culpabilité immense.
Grâce à vous, nous avons pu faire le lien entre les émotions éprouvées et les prises alimentaires, mais aussi entre notre éducation et notre façon de manger.
Vous voilà ici en train de fustiger les personnes qui tentent de se nourrir autrement. Subitement ces gens sont frappés d'orthorexie, ou autrement dit ils ont développé une obsession pour une nourriture parfaitement saine. Mon activité m'a amené à rencontrer très souvent des personnes remettant en cause le régime alimentaire traditionnel français.
Il y a douze ans, j'ai rencontré ma première crudivore ! C'était une jeune maman très enthousiaste et convaincue, elle était engagée dans tout ce qu'elle faisait. À ce moment-là elle était souvent seule dans un groupe de parents à manger cru, mais loin d'en être découragée, elle partageait ses idées et les fruits délicieux qu'elle apportait à chacune de nos rencontres. Elle n'a pas tardé à devenir une amie, et quand elle venait chez nous, elle amenait de quoi se sustenter sans pour autant rejeter notre manière de faire. Elle était très chaleureuse et passionnée… Voilà mon premier contact avec le cru, un régime très différent du mien à cette époque… Elle était aussi passionnée par de nombreux sujets, a mis en place des projets importants qui ont permis la diffusion d'idées peu connues à ce moment-là autour de l'accompagnement des enfants. Son régime cru n'a pas été une barrière, au contraire !
Depuis quelques années, je vois se développer le régime cru à vive allure, il y a des groupes dans chaque région, et les personnes qui se lancent sont assurées d'obtenir le soutien dont elles ont besoin. Bien sûr un groupe de crudivores parle aussi de son alimentation, de l'endroit où il trouve ses fruits et ses légumes. Cela occupe du temps, il y a aussi les réactions du corps à ce régime qui peuvent être surprenantes pour un novice et probablement un peu inquiétantes aussi. Je ne sais pas si c'est cela que l'on appelle orthorexie, mais il me semble que oui il y a des aliments qui sont moins bons pour notre santé que d'autres, notre attachement affectif à ces derniers est important c'est sûrement pour cela que nous continuons à les consommer.
Le temps passé à les choisir, la conscience mise dans leur dégustation, tout cela fait partie d'un ensemble. Cela consiste aussi à rendre hommage aux agriculteurs bio dont le travail nous permet d'avoir des aliments de qualité qui deviennent précieux à nos yeux. Est-ce pour autant en faire une obsession ? Je trouve toujours chez certains crudivores cette passion du partage, notamment chez Thierry Casasnovas sur le site Vivre cru, quelle gentillesse, quel désir toujours renouvelé d'apprendre, d'expérimenter et de partager ! Même un non crudivore comme moi peut y trouver des informations très intéressantes. Il y a aussi Carine Phung avec sa revue « Le chou brave », elle continue à faire connaître son expérience, et elle aussi donne beaucoup de son temps pour diffuser les idées dans lesquelles elle croit.
Dans votre article vous vous demandez si ces personnes sont à la recherche de l'immortalité. Cette question m'a fait sourire ! Ne serait-il pas plus agréable de mourir en bonne santé ?
Je crois qu'il est plutôt question de profiter de son existence au contraire et peut être d'arriver à la fin de sa vie sans trop de regrets. J'aurai pu choisir un autre régime alimentaire, mais le régime cru est celui que je connais le mieux !
Le mien (de régime) fait son bonhomme de chemin, il est plutôt local et bio. Et je continue à manger ce que je veux, quand je le souhaite et sans culpabilité !
Je n'ai pas l'impression que je deviendrai crudivore dans cette vie :-))
Catherine Dumonteil Kremer
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