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La Parentalité Positive au quotidien

Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer

La stigmatisation de l’ensemble des parents dans Libération ce matin#parentsdépassés

La stigmatisation de l’ensemble des parents dans Libération ce matin#parentsdépassés

 

C’est la première fois à ma connaissance, que nous faisons la une de Libération ! Quatre pages nous sont consacrées, quand je dis « nous » d’une manière générale je parle de certains acteurs de ce que l’on appelle la Parentalité Positive, et aussi des parents qui souhaitent abandonner la coercition.

J’ai rencontré une jeune journaliste dans ce contexte et cela faisait longtemps que je n’avais pas été autant surprise par le résultat.


 

Avec ce dossier c’est l’ensemble des parents qui est stigmatisé. Ceux qui ont des problèmes quand il est question de laisser derrière eux l’éducation traditionnelle avec son cortège de craintes, de cris et de coups. C’est-à-dire à peu près tout le monde. Oui tous les parents veulent ce qu’il y a de meilleur pour leurs enfants, et lorsqu’ils ont le courage de faire face à leur propre histoire ils pourraient y être encouragés, plutôt qu’être dénigrés par des journalistes.


 

 

Car libération titre : « Éduquer sans punition le Graal des parents dépassés »


Ça vous fait réagir ? Moi aussi, car j’ai été ce parent dépassé, ce parent qui a cherché des solutions dans toutes les directions, j’ai lu, écrit, créé des groupes, et cela a répondu en partie à mes besoins, je me suis mise à l’écoute de mes enfants, et j’ai fini par créer des formations pour les parents. J’étais enseignante et j’ai démissionné de l’éducation nationale pour m’y consacrer, sentant l’urgence de la situation. En attendant de trouver des alternatives J’ai souffert de ce dépassement, souffert de faire le contraire de ce que je souhaitais pour mes enfants, et vous ?

Comment se satisfaire de vivre dans un pays où 190 000 abus sexuels sont perpétrés (la plupart dans la famille) par an (toutes tranches d’âge confondues), un pays qui était il y a encore peu le champion des consommateurs de psychotropes, j’ajoute les 50 000 tentatives de suicide par an d’adolescents. Et si nous parlions de violence conjugale ?

225 000 femmes ont subi la violence de leur partenaire, 123 sont mortes sous les coups de leur conjoint ex-conjoint ou compagnon cette même année.

Je crois que dans notre beau pays 700/an enfants meurent sous les coups de leurs parents. En Suède ce terrible chiffre a été réduit à quasi-zéro.


Pourquoi ? Les violences éducatives ordinaires y ont été interdites il y a trente ans, et les actions de formations et d’accompagnement des parents y sont promues, elles ne sont pas un objet de dérision, elles sont prises très au sérieux et soutenues.


Accepter ce mal être sans rien faire ?

Peut-on accepter ce mal-être en France sans agir, sans proposer des changements dans notre façon de voir l’enfance ? Et de vivre notre rôle de parents ? Peut-on être aveugle au point de ne pas mettre en lien toutes ces statistiques et les conditions dans lesquelles les enfants ont été élevés ?


 

Oui j’ai été dépassée et cela m’a fait grandir ! Et j’ai accompagné des enfants sans les punir, ce n’est pas un Graal, c’est à la portée de tout un chacun. C’est difficile et exigeant mais c’est aussi une des tâches les plus enthousiasmantes qui soit !


Nous sommes dépassés quels que soient nos choix en matière d’accompagnement des enfants car il y a peu de monde pour nous soutenir et que ce que nous faisons en tant que parents est invisible.

Libération appuie sur le mauvais bouton, celui du mauvais parent, il vaut mieux garder le silence quand on a des difficultés plutôt qu’aller demander de l’aide. J’ai aussi connu ça chez les enseignants, ne rien dire et souffrir en silence plutôt que de passer pour un mauvais prof.


Je vous garde pour la fin ce qui m’a le plus attristée : « Sauf cas de violence gratuite avérée, qui nécessite une intervention extérieure, laissons les parents se faire confiance… » Autant dire la porte ouverte à toutes les violences : celles qui nous ont blessés en tant qu’enfant, et dont nous essayons de nous débarrasser. Ce sont aussi elles qui ne sont pas reconnues, subitement il nous faut fermer les yeux sur les blessures répétitives que nous avons souvent traversées.


 

Tant qu’il n’y avait pas de trace…


 

Et tant qu’il n’y a pas de trace…


 

Je suis dépassée et je l’assume


Si comme moi vous avez été, où vous êtes un parent dépassé, si vous avez un témoignage à offrir sur votre site, blog, page Facebook, je vous invite à partager votre texte suivi du hashtag :

#parentsdépassés


Je vous invite à assumer et à revendiquer votre désarroi, oui nous sommes dépassés et nous avançons à notre rythme avec nos enfants. Exprimez ce qui vous aide au quotidien, et cela aidera de nombreux parents par la même occasion !

Cet accompagnement est un chemin, un processus et c’est cela qui va nous permettre de vivre dans une société plus humaine.

 

C'est plus que jamais le moment de se retrousser les manches !


 

Catherine Dumonteil Kremer











 

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B
bonsoir,<br /> comment est-ce possible? comment peut-on encore penser de manière si certaine que les petites violences du quotidien infligées si facilement à nos enfants ne leur font pas de mal, voire " c'est pour leur bien"?<br /> oh non je ne suis pas parfaite, loin de là, il m'arrive de crier, de laisser sortir des phrases assassines, (ce que je regrette toujours immédiatement)... mais j'y travaille, avec le soutien des écrits de mesdames Dumonteil Kremer, Filliozat, Gueguen, et bien d'autres qui en plus de faire de vraies propositions d'outils pratiques à utiliser tous les jours, me déculpabilisent (contrairement aux détracteurs de la parentalité positive qui préfèrent culpabiliser), et m'aident à avancer sur la voie d'une parentalité toujours plus joyeuse et sincère, et respectueuse de mes enfants. <br /> j'en profite pour adresser un grand merci à tous ces théoriciens et praticiens de la "parentalité positive, bienveillante et créative", avec l'aide de qui j'ai appris à mieux regarder, écouter et connaître MES enfants, LES enfants. pour cela, je leur suis infiniment reconnaissante. <br /> continuez, continuons, pour mieux faire entendre la voix des enfants... <br /> bien à vous
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C
Merci pour votre témoignage :-))) Merci pour vos témoignages :-)))
L
Bonsoir,<br /> Je ne suis pas parente mais une ex-enfant ayant subi ce que l'on appelle la violence éducative (de "simples" fessées et gifles) physique et émotionnelle, et cela m'a profondément marquée. Comme vous, je trouve que la non-violence éducative devrait être considérée comme un problème sérieux, valorisée, et non portée à dérision. Je vous soutiens de tout coeur ainsi que chaque "parent dépassé" qui éprouve le souci, non pas de devenir parfait, mais de faire au mieux. Avec tout mon soutien.
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J
Je vous copie-colle le commentaire que j'ai posté sur Facebook:<br /> <br /> Oui, je suis une mère dépassée. <br /> Parfois. Souvent. <br /> <br /> Je me livre aujourd'hui publiquement car je refuse que la "parentalité positive" soit considérée comme une mode et tournée en dérision par les médias et notre société dont les politiques refusent de s'engager et, ainsi, d'empêcher que des enfants meurent chaque jour sous les coups de leurs parents (au pire) ou ne soient brisés à jamais par leurs mots (au mieux?).<br /> <br /> Alors, oui, Vous pouvez continuer à me critiquer d'être à bloc, d'avoir toute la collection Filliozat/Gueguen/Dumonteil-Kremer/Faber&Mazlish/..., d'être abonnée à des chaînes YouTube de parentalité bienveillante, de suivre des formations... et d'en arriver à culpabiliser à mourir quand j'échoue avec mes enfants, quand je leur crie dessus et que j'ai des gestes violents, après avoir essayé maladroitement mes nouveaux "outils" de parent bienveillant. <br /> <br /> Je sais que c'est la voie à suivre pour le plus gros projet de ma vie: mes enfants.<br /> <br /> Ces violences ordinaires sont des mécanismes intergénérationnels à déprogrammer... Je suis en chemin et la route est longue.<br /> <br /> Je remercie tellement tous ces acteurs du changement (cités plus haut, entre autres) qui me permettent d'ouvrir les yeux et de me remettre en question chaque jour dans mon rôle de mère
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S
J'ai aussi vu l'article qui m'a totalement "écoeurée" ! <br /> Il est finalement assez représentatif de cette société dont plus personne ne veut mais qui arrange tout le monde, sans doute par peur d'un quelconque "autrement" mais surtout par paresse et par l'incapacité d'une pensée profonde et de réflexions nouvelles...<br /> Ce qui me console, c'est que cet article comme tout le reste sera finalement "consommé" sur 2/3 jours et remplacé par un autre sur le dernier mariage de Vanessa, le génocide syrien ou les délires de chefs d'états ! <br /> Ce qui m'encourage et me fait plaisir, c'est que si cette idée de "parentalité positive" est arrivée jusqu'à leurs oreilles craintives et bouchées, c'est qu'elle continue à prendre de l'ampleur ! <br /> Laissons-les à leur démagogie et à leurs besoins existentiels de polémiques ! <br /> Laissons-les dans leur ignorance crasse et leur éducation dix-neuvièmiste !<br /> Nous avons heureusement d'autres priorités. N'en soyons pas détournés par des envolées journalistiques épisodiques et pusillanimes. Un jour, ils nous "rejoindront" d'eux-mêmes...
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B
peut-être que les journalistes de Libération devraient travailler sur leurs filtres et leur propre éducation...
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M
Merci Catherine pour cet article! Quand je suis dépassée avec mes enfants, je pense à vous, je lis vos articles et cela m'aide beaucoup! Quelle joie quand j'arrive à dépasser mes blocages! Chercher d'autres voies à la punition, c'est difficile et douloureux parfois, mais c est beaucoup d'amour à la clé.
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J
Merci Catherine !
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J
Merci Catherine !!
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C
Mon témoignage ... Je pourrais en faire au moins 3 par jour.<br /> Ce que je fais : je reviens sur ce qui s'est passé dans un moment de calme, et j'explique ma perception, celle de mon conjoint. J'explique à mon enfant que je comprends la sienne même si je ne suis pas toujours d'accord.<br /> Et parfois, je change de point de vue grâce à mes enfants, non pour leur faire plaisir, mais parce que cela me semble plus juste.<br /> Parfois, c'est dans la douleur car j'aurai préféré que ... mais finalement, avec le temps, c'est aussi bien voire mieux.<br /> Je me sens alors plus riche et eux se sentent respectés.
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M
je n'attendais pas mieux de ce journal malheureusement :(
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