Articles, idées, astuces de la pionnière de la parentalité positive en France, Catherine Dumonteil Kremer
12 Novembre 2006
Je n'ai pas encore pris le temps de vous raconter ça...
Il y a une quinzaine de jours, nous avons reçu C, la fille d'une de mes amies, elle a presque dix ans, et sa maman écoute ses émotions depuis qu'elle est toute petite. Ce qui m'a toujours frappé chez cette petite fille, c'est qu'elle savait à quel moment elle voulait pleurer, elle se mettait dans une position spécifique, elle agitait ses jambes et elle pleurait accompagnée par sa mère.
Quand je l'ai reçu cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas vu, ou de façon très fugace. Claire l'avait invitée pour quatre jours, et c'était la première fois qu'elle passait autant de temps chez une amie. Pour elle cela signifiait beaucoup de changements, elle est végétalienne, il y a beaucoup d'aliments qu'elle n'aime pas, ce simple fait a du générer du stress pour elle, même si nous avons essayé de trouver à chaque repas quelque chose qui lui convienne. (Maintenant je sais que son plat préféré ce sont les pâtes à l'huile d'olive !).
Nous avons eu pas mal d'activités pendant ces quatre journées, et C paraissait contente. Le dernier soir, veille de son départ, nous avons été invité chez des amis qu'elle ne connaissait pas non plus. Là elle fait connaissance pendant que je fais des pâtes pour elle dans la cuisine de mon amie. Subitement, un bruit de verre brisé se fait entendre. C a cassé un verre, et elle est en larmes.
Mes amis ne savent que faire pour la consoler, ils sont consternés, le mari de ma copine va jusqu'à lui dire :"nous détestions ce verre tu sais !" en y mettant toute sa conviction de père de famille compréhensif.
Cela ne change rien au fait qu'elle veut pleurer, elle vient dans mes bras et redouble de sanglots. Elle pleure en hoquetant entre 5 et 10 minutes, et soudain, s'arrête essuie ses larmes, et retourne vers le groupe qui est à table.
Là, le changement est visible, c'est incroyable, elle est très à l'aise, elle devise avec mes amis, parle de son voyage à Londres (une partie de la famille qui nous accueille ce soir-là est anglaise), elle est pleine d'assurance.
Une fois son chagrin évacué elle était prête à repartir, à prendre du plaisir à être en contact avec des personnes qu'elle ne connaissait pas du tout, elle a joué avec mes filles et les fils de nos copains qui ont entre 18 et 20 ans jusqu'à une heure tardive.
Même si j'ai éprouvé cela pour mes enfants, pour d'autres adultes et pour moi des centaines de fois, ça me surprend toujours le côté un peu magique de l'écoute des émotions !
Catherine Dumonteil Kremer
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